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[Guide] Créer l’étiquette de bière parfaite

Bien plus qu’une simple obligation légale, les étiquettes de bière constituent un espace sur lequel le brasseur peut exprimer sa créativité.

Sur quelques centimètres, elles donnent envie au consommateur de goûter la bière, tout en l’informant sur sa composition et en l’éduquant sur son histoire et sa dégustation.

Cela en fait un objet de collection prisé, même auprès de personnes qui n’apprécient pas spécialement la bière.

Découvrez les clés pour réussir votre étiquette de bière, tout en respectant les obligations légales.

L’origine des étiquettes de bière

L’utilisation d’une marque pour identifier sa production n’est pas nouvelle.

Dès l’Égypte Antique, les brasseurs utilisaient les hiéroglyphes pour distinguer les jarres à bière. Au XVIIᵉ siècle, certains médicaments conditionnés dans une bouteille en verre disposaient déjà d’une étiquette en papier.

Les viticulteurs ont été précurseurs dans l’usage des étiquettes sur des bouteilles d’alcool, un siècle avant les brasseurs.

Cet outil de communication est adopté plus tardivement par les brasseurs, en raison des modes de consommation : contrairement au vin, la bière est longtemps consommée directement à la brasserie ou dans un bar. Les consommateurs pouvaient ramener leur bière préférée chez eux grâce à leur growler personnel. Les bouteilles sont donc très peu utilisées.

Avec la Révolution industrielle, les modes de consommations évoluent et la production de verre s’industrialise. Les brasseurs commencent ainsi à utiliser massivement les bouteilles, y voyant un moyen d’augmenter leurs ventes, notamment à l’export.

Elles sont alors scellées manuellement par le brasseur, qui pouvait y apposer un sceau en cire indiquant le nom de la brasserie et le contenu de la bouteille.

Vinrent ensuite les capsules en métal, permettant un embouteillage plus rapide. Toutefois, en raison de leur taille, le contenu n’était pas toujours lisible et s’effaçait avec le temps.

Les brasseurs vendant de plus en plus de bouteilles devaient alors trouver un moyen efficace d’identifier leurs produits. C’est ainsi que les premières étiquettes de bière en papier firent leur apparition vers les années 1850.

Pendant les Guerres mondiales, en raison de la pénurie de papier, les brasseurs durent trouver des alternatives : bouchon de la couleur de la bière, réduction de la taille de l’étiquette…

Aujourd’hui, l’étiquette est un outil marketing destiné à faire ressortir la bouteille dans les rayons, mais aussi une obligation légale d’information du consommateur.

Bon à savoir
Comme de nombreux objets de grande consommation, les étiquettes de bière sont prisées des collectionneurs.

L’art de collectionner les étiquettes de bière s’appelle la cervalobélophilie, une sous-catégorie de la tégestophilie (qui consiste à collectionner tous les objets liés à la bière).

D’après le Livre Guinness des Records, la plus grande collection appartient à un allemand et compte plus de 575 000 étiquettes du monde entier collectées depuis 1976.

Pour aller plus loin :

L’histoire des étiquettes n’est qu’une petite portion de la grande histoire de la bière, que nous vous racontons en détail dans cet article :
Histoire de la bière : du pain liquide aux kits prêts à l’emploi

Concevoir une étiquette de bière

L’étiquette parfaite est celle qui :

  • est cohérente avec votre positionnement et l’image de marque de votre microbrasserie,
  • correspond aux attentes et habitudes de vos consommateurs,
  • affiche les mentions obligatoires,
  • éduque le consommateur.

Il n’existe donc pas de recette universelle pour concevoir l’étiquette parfaite.

En outre, une même brasserie peut avoir différents styles d’étiquette selon ses gammes. 

Par exemple, les Brasseurs de la Jonte (Lozère) différencient leur gamme bio (à gauche) de leur gamme non bio (à droite) avec des étiquettes très différentes :

Exemple d'étiquette de la gamme bio de la brasserie

Exemple d'étiquette de la gamme non bio de la brasserie

Voici les éléments à considérer au moment de penser votre future étiquette :

Le style de l’étiquette

Le style de l’étiquette a un impact fort sur l’image de votre brasserie. Il peut ainsi renvoyer une image plus ou moins professionnelle ou innovante de celle-ci.

En fonction de vos objectifs, vous avez le choix entre trois grands styles d’étiquettes :

  • les artisanales, faites avec les moyens du bord, qui valorisent le côté artisanal de la bière ;
  • celles sobres et purement descriptives, synonymes de tradition ;
  • celles plus artistiques ou innovantes dans la forme, symboles d’audace et de modernité.

Ainsi, une brasserie récente, spécialisée dans les brassins expérimentaux, n’aura pas la même étiquette qu’une brasserie centenaire dont les recettes ont peu évolué et qui mise sur la tradition.

Ces trois étiquettes en disent long sur le style de bière que vous allez déguster :

La brasserie de la Naine est une petite brasserie lozérienne spécialisée dans les bières artisanales (ici : une bière au pain).

L’étiquette s’inscrit dans cet univers et cible des consommateurs qui recherchent des bières authentiques.

Bien que lancée en 1994, la Goudale est commercialisée par une brasserie fondée en 1919.

Comme la bière, l’étiquette se veut classique et sobre. Elle s’adresse au grand public, qui cherche une valeur sûre.

La brasserie lilloise Le Singe Savant est connue pour ses mélanges surprenants. Ici une Smoked Porter infusée aux chipotles.

L’étiquette est à l’image de la bière : audacieuse. Elle s’adresse à des initiés, à la recherche d’une nouvelle expérience gustative.

Le choix du style est donc déterminant et doit être cohérent avec l’image de votre brasserie et votre cible.

Les obligations légales

Les mentions légales occupent une grande partie de la surface de l’étiquette et peuvent être présentées de nombreuses façons, plus ou moins graphiques.

Les mentions obligatoires sont les suivantes :

  • dénomination de la bière ;
  • liste des allergènes ;
  • quantité nette (33 cl, 50 cl, 75 cl…) ;
  • date de durabilité minimale ;
  • conditions particulières de conservation et/ou d’utilisation (le cas échéant) ;
  • nom ou raison sociale et adresse de la brasserie ;
  • pays d’origine ou lieu de provenance (si son omission est susceptible d’induire les consommateurs en erreur sur le pays d’origine ou le lieu de provenance réel de la bière) ;
  • mode d’emploi (lorsque son absence rendrait difficile un usage approprié de la bière) ;
  • titre alcoométrique, en degré ou en pourcent ;
  • pictogramme représentant une femme enceinte dans un cercle barré, ou mention « La consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant ».

Si vous êtes brasseur professionnel, lors d’un contrôle de la DGCCRF, les enquêteurs vont vérifier la présence et l’exactitude de ces mentions obligatoires, mais aussi leur visibilité et leur lisibilité.

Bon à savoir
La liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle ne sont pas obligatoires.

Elle est toutefois vivement recommandée pour permettre au consommateur un achat responsable.

Les mentions facultatives

Certaines étiquettes indiquent diverses informations complémentaires afin d’éduquer le consommateur sur le produit qu’il achète :

  • la liste des ingrédients, de l’ingrédient le plus utilisé vers le moins utilisé ;
  • le logo « point vert » (qui indique que la brasserie participe financièrement à la collecte, au tri et au recyclage des emballages) ou les consignes de recyclage ;
  • des conseils de conservation, de dégustation, d’accords mets-bière ;
  • la couleur en EBC et le niveau d’amertume (en IBU) ;
  • le code barre, qui est surtout utile si vous travaillez avec des cavistes ou des grandes surfaces ;
  • l’histoire de la bière/de la brasserie ;
  • un QR code qui renvoie vers plus d’informations sur la bière ou sur la brasserie ;
  • une estampe officielle représentant un label ou un prix gagné par la bière ;
  • une icône indiquant le verre idéal pour la déguster ;
  • la température optimale de service ;
  • la date exacte d’embouteillage (utile pour les consommateurs qui aiment faire vieillir leurs bières en cellier).

Attention toutefois à ne pas mettre trop d'informations, au risque de nuire à la lisibilité, comme sur cette étiquette :

Exemples d’étiquettes de bière réussies

Ces exemples montrent qu’avec de l’ingéniosité, il est possible de communiquer efficacement un grand nombre d’informations sur un petit espace :

Des hiéroglyphes gravés sur des amphores aux étiquettes transparentes aux formes personnalisées, l’étiquetage des bières a considérablement évolué au fil des siècles.

Aujourd’hui, les étiquettes sont des outils marketing qui, sur quelques centimètres, en disent beaucoup sur la bière contenue dans la bouteille.

D’ailleurs, certains brasseurs professionnels consacrent des moyens importants à la conception de leurs étiquettes, qui sont parfois de véritables œuvres d’art.

Crédits photo :

  • Tom Webstzer
  • Untappd
  • Les Brasseurs de la Jonte
  • Brasserie de la Naine
  • Microbrasserie-française.fr
  • Christin Hume

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